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Cultive ton esprit

Art, Ville et Paysage est un festival artistique sous forme d'exposition extérieure qui se déroule tous les ans dans les Hortillonnages d'Amiens. Cette année, j'y suis allée exclusivement pour prendre des photos, et j'ai a-do-ré, comme toujours ! C'est un univers créatif qui mêle nature et art contemporain à la perfection, tout en restant ludique pour les enfants. Le principe est de pouvoir s'y balader, s'installer dans les œuvres, prendre part à l'exposition, tout en visitant le lieux, avec par exemple un petit tour en barque. Au programme notamment : un saule pleureur dont les branches se transforment en miroir, , des rondins de bois formant une sorte de refuge pour les visiteurs, une structure de branchages sous lesquels s'abriter (attention, pas en cas d'orage !) et, comme chaque année, un petit coin repos et détente avec des hamacs

Encore une fois à Amiens, on a la chance de voir tous les étés la Cathédrale s'illuminer et se colorer. Cette année, les organisateurs et artistes ont fait fort : un véritable spectacle lumineux et abstrait, détournant les traits et la structure de l'édifice pour créer de nouvelles formes, les mettre en couleur de façon harmonieuse mais impromptue. De quoi clôturer une visite de la ville, sans oublier la partie historique du spectacle colorant la Cathédrale de ses couleurs d'origine. 

En attendant la rentrée littéraire, la saison 2017-2018 au théâtre, et le temps manquant pour aller voir des expos ...

Le temps finalement trouvé pour une virée à Paris !!!

On a commencé par l'expo Kiefer-Rodin, au musée Rodin. C'est une toute petite expo avec seulement trois tableaux de Kiefer, le reste correspond à ses sculptures (si le nom est vraiment adapté) et à ses aquarelles. Déjà, ça permet de connaître Kiefer pour ceux qui n'en avaient jamais entendu parler : c'est un artiste que j'adore pour la façon dont il travaille avec la matière, la sensibilité qu'il a pour la texture, et c'est ce qui le rapproche de Rodin. Dans la carte blanche qu'il a eue pour cette expo, il a décidé de travailler sur les Cathédrales de Rodin, qui contrairement à ce que peut faire croire le nom ne sont pas des cathédrales mais des membres du corps et principalement des corps de femmes qui font référence à l'architecture de certaines cathédrales Gothiques dans leurs formes et leurs courbes. Kiefer a sû parfaitement s'imprégner du thème, en suivant d'un côté le parcours de Rodin, puis en s'en éloignant, en dérivant, et en ajoutant sa touche personnelle. 

Ensuite, on a bien évidemment visité le reste du musée Rodin. C'est assez impressionnant de voir à quel point il touchait à tout et de voir son évolution. J'avoue que je suis assez peu sensible eux simples bustes représentant des aristocrates mais ceux que Rodin fait en bronze sont tellement émouvants par la façon dont ils absorbent et répercutent la lumière, par la fougue que semble avoir mis le sculpteur dans ces œuvres ! Dans le jardin, on peut également voir d'autres de ses travaux, donc la merveilleuse Porte des Enfers que je ne pensais absolument pas trouver là ni pouvoir voir un jour, elle est assez impressionnante mais beaucoup plus petite que ce que je pensais. Si tu vas là-bas et que tu veux un petit conseil : vas voir cette œuvre en dernier, parce que la plupart des éléments de la Porte sont présents en "pièces détachées" dans le reste du musée, et c'est plutôt intéressant et ludique d'essayer de les retrouver. 

L'expo Design Graphique aux Arts Déco, c'était un peu l'incontournable de l'été pour moi. Juste histoire de me dire que j'ai travaillé et enrichi ma culture, et que ça m'inspire et me motive pour mes créations. Ce qui est le cas. Cette expo, c'est un petit florilège des quelque 100 000 œuvres que comptent le musée, et ça permet de voir un peu différents styles dans ce qui se fait actuellement, de découvrir des artistes (et d'en retrouver d'autres), et de voir les possibilités graphiques en fonction du support, du public et du message.   

Visiter l'Opéra Garnier (ne serait-ce que rentrer dans le hall), c'était un rêve. Maintenant le rêve c'est de jouer sur cette scène ... beaucoup moins réalisable. Ce bâtiment somptueux est un petit (grand) bijou d'architecture, de décoration. Le grandiose est partout, jusque dans les poignées de porte ! Je vais pas te spoiler le plafond de la salle de spectacle si tu l'as jamais vu et si tu sais pas à quoi il ressemble ... Mais rien que pour ça ça vaut le coup de visiter. Ca, et le plaisir de fouler les marches du grand escalier, et un milliard d'autres raisons.

Les lectures de la boulangerie :

Zola, c'est un auteur que j'adore et que j'admire ... Mais qui est aussi très difficile à lire, dû aux nombreuses descriptions qui sont présentes dans ses romans. Du coup, la boulangerie était le bon endroit pour réussir à enfin finir L'Œuvre !
Ce roman raconte l'histoire des artistes de la fin du XIXe siècle, que Zola fréquentait régulièrement. Claude Lantier est un peintre qui peine à se faire accepter par les amateurs d'art de son époque et qui est sans cesse rejeté du Salon, et même rejeté du Salon des Rejetés. Il s'enfuit avec son modèle devenu sa compagne, Christine, dans une maison de campagne pour échapper à Paris et ses critiques constantes, la folie des grandeurs qui y règne, et l'activité incessante qui l'oppresse.
Ce roman est à la fois très instructif d'un point de vue historique et tellement bien écrit que rien que le style  pourrait suffire. Zola rend compte à la perfection des problèmes de l'époque comme des pensées, interrogations et pulsions de ses personnages, qui les rend à la fois attachants et détestables.

Je vais faire court pour ne spoiler personne, mais j'ai littéralement sauté sur le dernier tome paru de la Passe-Miroir de Christelle Dabos, La Mémoire de Babel
Dans ce volet nous suivons encore et toujours notre héroïne maladroite Ophélie qui cette fois se retrouve à devoir suivre une formation d'avant-coureuse sur l'arche de Babel afin de retrouver Thorn. Je n'en dirai pas plus pour les personnes n'ayant pas encore lu le second tome.
Ce roman, comme les deux précédents, est à mon sens un peu long à démarrer mais, toujours comme les tomes un et deux, une fois l'histoire lancée il est difficile de fermer le bouquin (ce que j'ai malheureusement dû faire pour m'occuper de mes clients). Toujours très bien rédigé, un scénario super bien ficelé avec tout un tas de rebondissements, un comme d'habitude le fameux moment vers la fin où tout fait sens et où tu comprends enfin ce qu'il se passe.

Je me suis enfin plongée dans le second tome des aventures des enfants particuliers de Miss Peregrine : Hollow City. Comme pour le premier, je l'ai lu en anglais, et comme pour le premier je l'ai trouvé à la fois très bien écrit et relativement compliqué à lire (dû au vocabulaire parfois complexe et à la façon de parler de certains personnages). 
Nos héros se retrouvent à traverser l'océan pour rejoindre le Londres en guerre de 1940 afin de rencontrer Miss Wren, l'Ymbryne censée rendre sa forme humaine à Miss Peregrine. Leur périple est une série d'épreuves, de mauvaises rencontres et de situations dangereuses, qui les amènent entre autres à se faire enfermer dans la cage d'un animal, de courir après des pigeons ou d'ouvrir une tombe. Heureusement qu'on sait que ces enfants n'en sont pas vraiment !
La deuxième partie du roman s'est lue de façon assez fluide, sûrement grâce à un suspense plus intense. Je pense que ce que je reproche principalement à cette série est d'avoir eu autant de succès : j'en attendais beaucoup plus que ce que j'ai eu, et c'est cela qui me déçoit. En soi, le roman n'est ni mauvais ni banal, juste un tout petit peu moins extraordinaire que ce à quoi je m'attendais. Probablement parce que selon moi l'auteur s'atarde beaucoup trop de détails ou crée des descriptions beaucoup trop longues pour des scènes sans grande importance. Il y a aussi, malgré la révélation de fin, quelques facilités de scénario (un objet ou un détail évoqué sans raison dans une scène et qui prend beaucoup d'importance par la suite : lorsqu'on repère le mécanisme, on sait que quand l'auteur donne un détail qui nous paraît sans importance ce même détail va prendre tout son sens quelques pages plus loin).

Clique pour voir l'article sur mon blog de créations !

J'ai trouvé ce livre tout à fait par hasard à la brocante de la bibliothèque d'Amiens l'an passé, et je me suis enfin mise à le lire ... Autant dire que je l'ai dévoré : Doisneau décrit à la perfection ses sentiments en tant qu'artiste, son rapport aux autres photographes, les critiques qu'il essuie, les rencontres qu'il a pu faire, et les portraits qu'il fait de ses confrères sont d'une justesse incroyable ! A l'Imparfait de l'Objectif  est une sorte de petit recueil de pensées et de réflexions qui permettent à la fois de mieux cerner le personnage et de mieux comprendre ce qu'impliquait d'être photographe dans la première moitié du XXe siècle. De plus, la plume de Doisneau est incroyablement fluide et agréable, ce qui ne gâche absolument rien à la beauté de ce livre.

Alors ça fait des mois que ma mère me bassinait avec Huit Clos de Sartre, et comme j'avais vraiment plus rien d'autre à lire et qu'il me fallait absolument un bouquin pour tenir à la boulangerie, je l'ai fourré dans mon sac en me disant que ça ira vite à lire et que ça m'occupera un peu. Effectivement au bout d'une après-midi j'avais fini Huit Clos et commencé Les Mouches, que j'ai terminé le lendemain. 
Sartre a un don pour le théâtre que je ne soupçonnais pas, et ses pièces sont à la fois très actuelles dans leur propos et très classiques dans la façon d'écrire, ou dans les paroles des personnages. Huit Clos transmet les pensées de trois âmes perdues en Enfer, qui sont vouées à se supporter pour l'éternité tout en observant contre leur gré ce qu'on dit encore d'eux sur Terre. C'est assez bien amené parce que très peu d'indices seulement au début de la pièce nous laissent penser que ces personnes sont décédées, et on songe plutôt à une prison. C'est aussi une réflexion sur l'absurde : à quoi bon vivre tranquillement avec deux personnes que l'on peut apprendre à connaître et à aimer si c'est pour finalement les connaître par cœur et ne plus pouvoir les supporter ? La souffrance physique ne serait-elle pas moins douloureuse et moins routinière ?

Dans Les Mouches, nous retrouvons sous forme d'allégorie du totalitarisme un jeune homme, Oraste, qui rejoint sa sœur pour la première fois dans sa ville natale et s'apprête à tuer le roi, marié à sa mère, pour venger son père que ce dernier à assassiné et dont il a pris le trône. La ville est assaillie par les mouches, présence d'autant plus oppressante en ce jour de fête des morts durant laquelle ces derniers sortent de leur caverne pour se ressourcer auprès des vivants.

J'ai particulièrement apprécié la première pièce qui m'a vraisemblablement plus parlé, et ai malheureusement eu plus de mal à rentrer dans la seconde, qui pourtant m'a beaucoup plu une fois le livre refermé, mais dont le sens caché m'a quelque peu échappé ...

Je suis une étudiante en graphisme, je ne prétends pas avoir la science infuse (même si j'aime les infusions), mais j'aime partager, alors j'espère que ce site pourra t'être utile autant qu'il l'est pour moi !

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